mercredi 14 décembre 2011

CRISE FINANCIERE, A QUI LA FAUTE ?



Quelle est l'origine et qui est responsable de cette crise économique et financière qui devait n'être que passagère mais qui s'installe dans la durée, et  menace sérieusement la zone euro, déjà bien ébranlée ?

A ces questions, sont souvent incapables de répondre certains experts économiques et responsables politiques, qui se défaussent en accusant les éternels et traditionnels boucs-émissaires : marchés financiers,  finance internationale, sub-primes, agences de notation, Chine, hommes d'affaires peu scrupuleux, faillites de banques comme la Lehmann Brothers, affaires sulfureuses et retentissantes ayant agité ces dernières années les milieux financiers new-yorkais ou parisiens ...

Mais, en vérité, ne serait-ce pas un peu aussi la faute de nos gouvernants qui n'ont pas eu le courage de prendre en temps et en heure les mesures nécessaires qui s'imposaient ? Y compris en ce qui concerne la lutte contre le blanchiment de fonds crimininels, domaine qui semble n'avoir jamais été véritablement pris au sérieux, quoi qu'ils en disent çà et là.

Et pourtant, cela fait des dizaines et des dizaines d'années que, partout dans le monde,  des professionnels de la finance, de la banque, de l'économie, des représentants des autorités répressives et de justice ne cessent de tirer la sonnette d'alarme en exigeant la mise en oeuvre de mesures sérieuses et efficaces pour lutter contre la spéculation et le blanchiment de capitaux criminels et le financement du terrorosme.

A force de ne rien faire (ou presque, car ce qui se fait de nos jours en la matière est dérisoire), la menace ne cesse de grandir. Or, comme l'écrivait jadis Théodore Monod, "à force vivre au jour le jour, on en arrive à la fin de sa vie sans avoir jamais rien fait" ! C'est hélas également un peu le cas en matière de spéculation, corruption, blanchiment de capitaux. 

Aussi, les organisations criminelles, leurs blanchisseurs professionnels, ceux qui vivent de la corruption et de la spéculation à grande échelle, en recourant aux techniques de blanchiment de fonds, sont aujourd'hui à la tête de véritables empires financiers et industriels, disposant de fortunes colossales dépassant l'imagination. 

Les sommes dont ils disposent (selon  les chiffres officiels, plusieurs centaines de milliards de dollars blanchis chaque année), sont donc à même de représenter une réelle menace à l'égard de l'équilibre et de l'intégrité des systèmes économiques, bancaires, financiers, et politiques. 

Comme cela nous est confirmé en ces temps de crise. 

Et si cette crise était née de la spéculation tout simplement ? 

De la spéculation aussi de la part de ceux qui vivent de la corruption, de la criminalité organisée, le tout facilité par les techniques de blanchiment de capitaux. Mais rien n'y fait. La menace n'a jamais été réellement prise au sérieux. Alors que véritables mesures s'imposent plus que jamais dans ces domaines, notamment en renforçant les pouvoirs des autorités répressives et de justice, et en leur donnant les moyens techniques, financiers et humains pour améliorer leur travail. Il faudrait aussi renforcer les pouvoirs des autorités de contrôle des institutions bancaires et financières. 

Mais tout ceci s'oppose au tout-puissant dogme du sacro-saint libéralisme. Et pourrait expliquer l'inertie des pouvoirs publics et hommes politiques.

Il nous faudrait des politiques réalistes et strictes en la matière, conduites à la fois avec intelligence, efficacité, volonté, énergie pour tenter de mieux éradiquer les avoirs d'origine criminelle qui polluent au plus au niveau aujourd'hui le monde de la banque et de la finance.

Car des politiques anti-blanchiment, anti-spéculation, anti-corruption nécessitent des décisions fermes, autoritaires, de véritables autorités de contrôle dignes de ce nom, un minimum de régulation, de supervision et aussi ... de répression ! Mais hélas ces mots ne semblent plus faire partie du vocabulaire des hommes politiques d'aujourd'hui. C'est dommage.

Mais alors, ne nous étonnons donc plus si nous sommes dans la situation catastrophique où nous stagnons, si nous sommes tombés si bas. 

Les professionnels de la lutte anti-criminalité, anti-terrorisme, anti-corruption, anti-blanchiment renouvellent leurs craintes et réclament aux pouvoirs public d'agir vite, fort et bien.

En espérant toutefois qu'il n'est pas déjà trop tard ?